Le Foyer de l’Âme : Se découvrir dans les bras de l’hiver et l'art.
- Suzanne Charlebois
- 17 hours ago
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Il existe une qualité particulière à la lumière de Montréal en novembre et décembre. Le soleil, bas et hésitant, projette de longues ombres bleutées dès le milieu de l’après-midi. Lorsque la première neige se dépose sur les pavés du Plateau et que les lumières festives scintillent contre la brièveté des jours, un changement subtil et collectif s’opère. Nous nous réfugions à l’intérieur — au sens propre comme au sens figuré. L’énergie débordante des terrasses estivales et des cyclistes laisse place à un autre rythme, plus introspectif, guidé par un profond et ancestral besoin de se blottir.
Ce phénomène n’est pas propre à Montréal. Partout dans les régions nordiques du monde — de la Scandinavie au Japon, des vastes étendues canadiennes aux Highlands écossaises — les longues nuits froides de l’hiver éveillent le même instinct. C’est un moment où l’on se tourne vers l’intérieur, où l’on s’entoure de ce qui nourrit l’âme : la chaleur d’un fauteuil usé et aimé, le réconfort d’un livre captivant, la douceur d’un ragoût qui mijote, et le dialogue silencieux avec une œuvre d’art suspendue à notre mur.
L’instinct universel de créer son nid : notre foyer intérieur entouré par l'art et la creativité.
Pourquoi ce sentiment est-il si universel dans le Nord ? La réponse est inscrite dans notre biologie. Alors que le monde extérieur s’endort, nous sommes appelés à créer un monde intérieur. Nos maisons deviennent des sanctuaires, nos « foyers » au sens le plus profond du terme.
Le réconfort de l’art : Dans la palette feutrée de l’hiver, nous recherchons la couleur et le sens. On accroche une peinture vibrante qui nous transporte ou on allume une bougie artisanale dont la flamme dansante devient une sculpture vivante. L’art devient un point d’ancrage pour nos pensées vagabondes, un catalyseur de rêveries et de réflexion intérieure, lorsque le monde extérieur sommeille.
La consolation des livres : Une pile de livres près du sofa est le luxe ultime de l’hiver. Ce sont des portails vers d’autres mondes, d’autres esprits, d’autres étés. Lire est un acte profondément introspectif, permettant d’explorer de vastes paysages intérieurs tout en étant lové dans un coin douillet.
La chaleur du réconfort culinaire : Ce n’est pas seulement manger ; c’est un rituel de chaleur. L’odeur du pain tout juste sorti du four, d’un ragoût de boulettes qui parfume une cuisine montréalaise, un chocolat chaud ou un thé fumant… ce sont des gestes de tendresse envers soi-même, une manière d’intérioriser la chaleur et la sécurité.
Cet hiver, lorsque vous sentirez l’appel de tirer les rideaux, d’allumer une bougie et de vous perdre dans un tableau ou un roman, souvenez-vous que vous faites partie d’un vaste chœur nordique. De la Scandinavie au Canada et dans toutes les régions septentrionales du monde, vous participez à un rituel ancien et interculturel d’introspection et de préservation de soi. C’est dans ces moments feutrés, bien à l’abri, que l’on entend souvent le plus clairement nos propres pensées. Alors, embrassez l’obscurité extérieure : elle est la toile parfaite pour allumer le feu intérieur.
Et vous, comment aimez-vous créer votre nid pendant l’hiver ? Partagez vos traditions les plus douillettes dans les commentaires ci-dessous.
📅 Le 20 décembre, de 19h à 22h, joignez-vous à nous à la Galerie d’Art Émergence pour une soirée de chocolat chaud et d’introspection, alors que nous explorerons l’art et la littérature ensemble.
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